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La biodiversité, un concept récent

Le terme anglais « biodiversity » a été inventé en 1985 par Walter G.Rosen. Il provient de la contraction de l’expression « biological diversity », elle-même inventée par Thomas Lovejoy en 1980. Il a été popularisé en 1992, lors de la Conférence de Rio de Janeiro, appelée aussi Sommet de la Terre, à l’occasion de laquelle a été signée la Convention sur la diversité biologique.

La biodiversité, un réseau d’interactions

La diversité biologique est un concept large qui fait référence à la variété du monde vivant sous toutes ses formes (animale, végétale, génétique…), et de toutes les interactions que les espèces tissent entre elles et avec leurs milieux.

Il existe trois niveaux de diversité, interdépendantes :

  • La diversité spécifique (des espèces) : elle correspond à la diversité des espèces présentes sur Terre.
  • La diversité écosystémique (des écosystèmes) : elle correspond à la diversité des habitats ou des écosystèmes.
  • La diversité génétique (des gènes) ou diversité intraspécifique : elle correspond à la diversité qui existe au sein d’une espèce, entre les individus d’une même espèce.

On distingue la biodiversité remarquable et la biodiversité ordinaire. La biodiversité n’est souvent considérée qu’à travers certains êtres vivants emblématiques comme les ours polaires, les baleines, les pandas géants, les tigres, les éléphants… C’est ce qu’on appelle la biodiversité remarquable ou biodiversité symbolique.

Cette biodiversité symbolique a deux atouts :

  • C’est un outil de sensibilisation du grand public
  • C’est un moyen d’agir pour la protection des habitats de ces espèces et donc de toutes les autres associées à ces mêmes habitats

Cependant, la plus grande partie de la biodiversité, dite ordinaire, doit également être prise en considération dans les actions de conservation. Elle concerne les espèces communes mais également les micro-organismes, tous nécessaires à l’équilibre dynamique des écosystèmes.

La répartition de la biodiversité

Les  chercheurs estiment que le nombre d’espèces existantes sur la planète varie entre 5 et 100 millions (la majorité s’accordant sur un chiffre de 15 millions).

Pour l’heure, environ 1,7 million d’espèces ont été décrites (350 000 espèces végétales, 1 300 000 espèces animales, notamment  950 000 d’insectes). Un très grand nombre d’espèces demeure encore inconnues. Chaque année, entre 10 000 et 16 000 espèces sont découvertes.

Or, la biodiversité n’est pas uniformément répartie sur la surface du globe. Certaines régions et pays sont plus riches que d’autres.

L’ONG Conservation International a répertorié 35 « points chauds de biodiversité », sur la base de critères définis par Norman Myers, qui ont été élargis par la suite.

Ces critères s’appuient sur l’endémisme et le degré de menaces pesant sur les espèces :

  • Zone concentrant au moins 1500 espèces de plantes vasculaires endémiques (hors mousses, algues et lichens)
  • Zone ne concentrant plus que 30% voire moins d’habitat naturel

Il s’agit donc de régions présentant un intérêt majeur pour la conservation de la biodiversité, car hébergeant de nombreuses espèces, souvent endémiques. Représentant 2,3% des surfaces émergées du globe, ces points chauds concentrent plus de 50% des espèces de plantes vasculaires connues, et près de 43% des oiseaux, reptiles et amphibiens. Grâce à ses territoires d’Outre-Mer, la France compte parmi les pays les plus riches de biodiversité. Elle est ainsi le seul pays à être présent dans 5 des 35 points chauds. Le Brésil quant à lui concentre 1/5 de la biodiversité mondiale.

Paradoxalement, alors que ces zones sont plus riches que d’autres en terme de biodiversité, elles concentrent également une densité humaine plus élevée qu’ailleurs. L’impact humain est donc un enjeu majeur et croissant sur la biodiversité. La conservation de ces points chauds, bien qu’absolument nécessaire, n’est pas la seule chose à faire. Les gouvernements et entreprises du monde entier doivent maintenir la totalité des fonctionnalités des écosystèmes, quelle que soit leur valeur écologique, pauvre ou riche. Ainsi, nous voyons ici se dessiner un enjeu majeur : biodiversité remarquable vs biodiversité ordinaire, et écosystèmes riches vs écosystèmes pauvres.

(Source : Voir l’article du CNRS)

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